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Être une belle-mère, qu’est-ce que cela signifie réellement ?

Être une belle-mère, c’est être tiraillée entre deux extrêmes : être une figure d’autorité sans être le parent biologique. C’est ne pas pouvoir se considérer comme une simple amie, tout en évitant de se substituer à la mère. Être une belle-mère signifie se retrouver dans une position ambiguë, sans savoir d’avance quelles difficultés nous attendent. Nous aspirons au mieux pour les enfants de notre partenaire, même sans avoir de manuel d’instruction pour guider nos pas. C’est un équilibre instable entre nos propres convictions de ce qui est meilleur et pire pour eux.

En tant que belle-mère, nous n’avons pas d’autorité légale, mais nous ressentons l’obligation d’assumer un rôle parental pour éviter tout jugement. Être une belle-mère peut également nous faire ressentir un mélange d’amour et de haine, de joie et de déception. Nous pouvons être aimées pour notre simple existence, tout en étant critiquées pour nos actions. C’est une réalité complexe à laquelle nous sommes confrontées.

Nous sommes jugées si nous ne nous impliquons pas assez, mais aussi si nous nous impliquons trop. On nous reproche d’être comme une deuxième mère, mais on nous aime simplement parce que nous sommes là. Être une belle-mère est bien plus complexe que cela.

Être une belle-mère, c’est être un soutien pour notre partenaire lorsque les choses vont mal. C’est prendre soin des petits bobos de nos beaux-enfants. C’est instaurer une routine saine. C’est leur faire découvrir une autre réalité. Être une belle-mère, c’est faire de notre mieux, quoi qu’il arrive.

Ce qui rend le rôle de belle-mère difficile, ce sont toutes les contradictions auxquelles nous devons faire face, sans les avoir demandées. Comme on dit, « qui prend mari, prend pays ». Mais où est-ce que cela nous mène réellement ?

Depuis quand est-il devenu si compliqué d’aimer quelqu’un qui a des enfants ?
Devrions-nous tout abandonner simplement parce que certaines personnes n’aiment pas l’idée d’une famille recomposée ? Non.

Il est vrai que dans une séparation, les enfants ne sont pas une demande que nous formulons. Cependant, tout comme dans tous les aléas de la vie, nous pouvons être confrontées à des influences extérieures qui affectent notre quotidien, et cela commence dès l’enfance. Comme dans toutes les familles dites « traditionnelles », il y a des hauts et des bas, même lorsque les enfants ne sont pas les nôtres. Nous devons apprendre à nous connaître, à comprendre nos limites et nos besoins en matière d’interventions.

La communication avec notre partenaire est essentielle pour éviter toute ambiguïté dans les situations. Nous devons également reconnaître quand il est temps de nous retirer et de laisser le parent biologique assumer ses responsabilités. Cependant, se retirer ne signifie pas abandonner, c’est simplement se prioriser et savoir dire non lorsque cela ne va pas, afin de protéger notre propre bien-être.

Dans une famille traditionnelle, chaque parent possède ses forces, ses limites et ses domaines de compétences propres. C’est ce qui fait la force d’un couple : se soutenir mutuellement lorsque l’un d’entre nous est à bout.

Je tiens à saluer toutes les belles-mères du monde entier, celles qui n’ont rien demandé, mais qui sont toujours présentes dans ce rôle si difficile et ambigu. Toutes ces femmes magnifiques qui témoignent de leur amour à travers la force qu’elles incarnent.

Si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer ! Pourquoi ? Parce que tout le monde mérite d’être aimé, même après une séparation. Personne ne devrait être condamné à vivre seul simplement pour éviter les jugements, les critiques et les difficultés. La vie est déjà assez complexe, alors pourquoi ne pas reconnaître les efforts de chacun ?

Personne n’est parfait, et personne ne le sera jamais. Aucun enfant, même le vôtre, ne vient avec un mode d’emploi. En tant que parents, nous sommes tous confrontés à la gestion des conflits avec le bagage que nous portons.

Et c’est pourquoi, lorsque nous nous sentons mal et seules dans ce rôle, nous devrions consulter afin de prendre en charge notre bonheur.

 

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Martine Moquin
Thérapeute en relation d’aide ᴹᴰ spécialisé dans l’accompagnement des belle-mères.

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